Si J’ai eu, essayé, cassé, de nombreuses motos, il y en a sommes toutes assez peu qui me laisse un souvenir indélébile, et encore moins qui m’ont vraiment marquées.
Dans le désordre :
La CB1100R
La 103 SP
La 1100 GSXR
Le K100
Le PC 800
La R1100RT.
Le PX 200
Si depuis le début des années 90 je tâtais des séries K de chez BMW qui avaient été des motos révolutionnaires. Mettant la touche finale au concept de la grosse GT, limite « sport », apportant l’ABS, la bagagerie enfin bien intégrée à la moto, une aérodynamique et une protection de l’équipage plus que correct et au-dessus de la concurrence, du confort, des équipements comme les poignées chauffantes, un allume cigare, un vrai système auto-radio. Allié à des performances routières auxquelles on ne s’attend pas forcément de ce genre de moto. Un moteur bien plein même si peu puissant qui tracte fort avec un couple de tracteur, une tenue de route a vitesse de croisière (très) élevée très agréable et un freinage qui surprenait par son mordant. Il faut bien dire que vers 95/96 cette série K avait presque 15 ans et manquait d’une grosse mise à jour que l’arrivé de la K1100 n’a pas suffi a combler. En conduite sportive, la suspension bas de gamme (bcp montaient des ohlins) et le châssis pas assez rigide faisaient que la moto (de la K75 base au K1100RT) se tortillais méchamment a l’attaque.
Je n’ai pas fait attention alors a la sortie de la R1100RT en 95/96, peut être car c’était un Flat. Il y avait bien les série R chez BMW, les flat donc (R80/90/100), mais a l’époque cela ressemblait bcp a des motos échappées des années 70, avec un certain charme mais aucune des performances que je pouvais demander a une moto. Un truc tout moche pour vieux routard barbu en barbour . Rien a voir avec cette nouvelle « R »
C’est alors qu’un pote s’en achète une. J’ai adoré de suite la gueule lorsque je l’ai vu. Et la première remarque de mon pote, qui faisait un peu de piste (avec une vraie moto de piste pas en 1100RT) et me lance « tu sais quoi ? Ils ont enfin fait un châssis chez BMW ! Ce truc tient le pavé, j’attaque partout avec ! » ok, ça me suffit. J’étais conquis.
J’attends 99 pour m’en acheter une neuve. Pas dommage car avant il y avait des soucis de fiabilité sur les 96/98. C’est que ça valait + de 100 000 frcs sans les options, ça grimpait vite a l’équivalent de 17/18 000 euros.
Je me souviens être chez le concessionnaire a prendre livraison un samedi matin et alors qu’il m’explique les diverses fonctions etc.. Je pense a ce que je vais faire. J’ai des potes en Savoie à ce moment et ma décision est prise, je pars de suite. J’abrège son discours et il me dit quand même « téléphonez pour la révision des 1000 km » ce a quoi je réponds « pas la peine. Vous êtes fermé lundi ? Alors à mardi ! »
C’était chez Showroom à Grande Armée, je fais le plein et décolle sans repasser même chez moi (ni même penser a assurer la moto, je m’en apercevrais que plus tard).
Malgré qu’on soit en juillet je me tape la flotte sur tout le trajet. Bien a l’abris de mon carénage et la bulle électrique, je ne m’arrête même pas pour mettre des vêtements de pluie que je n’ai pas d’ailleurs. Et arrive frais et dispo à Ugine. Bon weekend ou je testerais le duo , domaine ou cette moto excelle. On ne sent rien de particulier au guidon et le passager est bien installé, protégé et maintenu pour peu qu’on est le top case avec dossier intégré, il n’a même pas besoin de se tenir à des poignées.
La moto qui pèse avec le plein et les valises plus de 310 kg pour a peine 90 cv est surprenante d’agilité pour son gabarit. A l’époque elle fait figure de vaisseau amiral (même si maintenant elle peut sembler petite par rapport aux GT actuelles). A l’arrêt (3 hauteurs de selle réglables) comme en route on la tient facilement. Le poids s’oublie dès les premiers tours de roues et le moteur a la sonorité de Citroën 2CV tracte bien mais n’incite pas a rouler a plus de 130/150 ou après il est peu agréable. On peut la conduire du bout des doigts tout en douceur, il suffit d’engager une épaule pour que la moto vire en souplesse sur le couple d’une courbe a l’autre, ou plus volontairement en se servant des 6 appuis surtout les genoux, du freins arrière et du moteur et profiter de son bon dynamisme, tout juste limité par une suspension de piètre qualité. Avec de bons gros freins qui vont bien. Attention juste a l’ABS (débrayable) ancienne génération il est très intrusif et lorsqu’il s’enclenche on se retrouve sans freins la moto embarquée par son poids durant 1 seconde et cela fait drôle. Je me souviens d’un séjour dans le Vercors en mode « course de côte » très fun et même de 2 cessions pistes a Clastre très amusantes.
http://www.dailymotion.com/video/x22e5p5_clastre_auto Chez BMW on sait faire de la moto ergonomique, tout tombe bien en main que ce soit le guidon idéal, les commodo avec leur célèbre, déroutant, mais bien pratique système de clignotant a 3 boutons. Et surtout la position de conduite qui frôle la perfection. Impeccable en ville comme sur route. Une assise nickel, pieds et mains positionnés idéalement. Les genoux viennent se caler dans des logements prévu sur les côtés du réservoir et on a ainsi de très bons appuis en conduite maniabilité a basses vitesses ou on se régale de son aisance et en conduite dynamique ou en plus on va jouer efficacement du buste. Aucune fatigue ou douleur au fil des km. La bagagerie, pratique avec ses poignées et escamotable en 1 instant est suffisante mais souffre de diverses protubérances a l’intérieur qui en réduisent le volume, agaçant.
Au fil des presque 100 000 km que je ferais avec cette moto, je ne cesserais de me féliciter de son excellente disponibilité aucun frais en dehors des vidanges d’usages (acheté 16000 € revendu 8000€ au bout de 4 ans a cause du kilométrage) , de sa polyvalence entre le scooter des villes, la moto de grand trajet, de balade bucolique… bien plus polyvalente que mon actuelle K1600 par exemple.
Les 2 remarques que j’entends le plus de la part d’autres motards avec cette machine c’est juste après le démarrage « ho ! C’est un moteur de 2cv !» et après un bout de route « ben je ne pensais pas que ça pouvait faire ça une BMW ! »
J’ai cassé un cache culasse en passant entre 2 bloc en béton type mobilier urbain en oubliant que je conduisais un Flat. Et une grosse gamelle en dérapant sur du gasoil ou de l’huile je n’ai jamais su.
La R1150RT en a été une bonne évolution, mais j’ai jamais accroché pour raison esthétique, je n’aime pas le phare « banane ». La R1200RT, que j’ai eu en 2 exemplaires, en est la superbe suite. Bien supérieure sur tous les plans. Mais je reste fan du R1100RT usant en ce moment ma 4ème de la même année et toujours la même teinte que ma première.
Il est difficile même en Allemagne d’en trouver une correcte a moins de 5000 euros même avec plus de 60 000 km, on en trouve à partir de 2200/2500 qu’avec 150 à 200 000 km. En dehors du réseau concessionnaire puisque la garantie est dépassée. Il est inutile de faire toutes les révisions (10 000 km), j’en fait une sur 2 en fait. Soit 350/380 euros tous les 20 000 km (et une vidange a 45 euros entre 2). Les pneus font 20/24 000 km avec moi dessus. Les plaquettes 12/15000 km. Pour 400/450 euros on peut faire reconditionner les amortos qui seront de surcroit ainsi plus efficaces que d’origine.
Avant c'était mieux, déjà il n'y avait pas internet donc pas de forum et il fallait aller au bistrot pour entendre des conneries