Comme convenu, petit CR de la sortie "rasso aérien" à la Ferté-Alais :
D'abord, point de rassemblement à SGL, face au Château à 8h30. Petit café en terrasse au soleil, l'air frais du dimanche nous ouvre les yeux.. à moins que ce soit le café. 9h00, tout le monde est là : on décolle !
La route vers la Ferté est belle. On se perd un tout petit peu mais on retrouve rapidement notre chemin. Arrivée à la Ferté, c'est là que tout se corse : nous ne sommes pas seul.. Il y a bien 5kms de bouchons avant d'accéder au rassemblement. Des milliers de personnes se sont déplacées, parfois de très loin (il suffit de regarder les immats), pour assister au fin du fin des rassemblements aériens : un des plus courus en europe.
Le soleil aussi est de la fête. Les nuages ne viendront à notre secours qu'en début d'après-midi pour raffraichir l'air..
Après avoir parcouru les quelques allées de l'expo "statiques", nous profitons d'un petit temps mort pour reprendre des forces avant de voir voler tous ces avions l'après-midi..
C'est l'heure : les premiers avions décollent de la piste. Après un tour de piste de quelques minutes, ils retournent se poser gentiment sur le tapis d'herbe de l'aérodrome pour laisser la place à de redoutables oiseaux de chasse de 12 tonnes chacun : 2 Super Étendard de la Marine française déboulent en un éclair de l'ouest de l'horizon, encadrant un Hawkeye pour une démonstration de force. Le premier passage est pourtant très sage, en palier et devant les tribunes, et n'est pas sans rappeler les festivités du 14 juillet. Mais très vite le turboréacteur Snecma sonne la charge et se fait entendre dans une poussée extra-ordinaire : les 2 super-étendards viennent de cabrer et partent droit à la verticale. Ils semblent monter sans effort. Et c'est parti pour un spectacle aérien des plus sensationnels. Les 2 avions iront jusqu'à l'affrontement facial devant les tribunes dans un face-à-face impressionnant où la vitesse de rapprochement entre les deux avions excédait les 1000 km/h.. !
Ce spectacle assourdissant d'une dizaine de minutes se termine par un battement d'ailes des 2 avions de chasse devant les tribunes qui repartent bien gentiment vers leur base aéronavale et laissent leur place à quelques triplans puis aux "Breitling girls".
Ces deux filles sont un vrai phénomène. J'ai pris des photos en rafale afin que vous puissiez vous rendre un peu compte de ce qu'elles font. Accrochées sur l'aile supérieure des ces biplans, 2 Boeing Stearman à cockpits ouverts datant des années 1940, les 2 moteurs de 450 chevaux livrent à nos oreilles une bien caractéristique musique pendant que les 2 femmes, aidées d'un système fumigène soulignant leurs évolutions, offrent à nos yeux ébahis un spectacle saisissant.
Les deux Boeing sont habillés par Breitling d’une livrée orange leur permettant de se détacher de manière encore plus brillante sur le bleu du ciel.
Ces femmes sont tout simplkement folles : vitesse minimum 80 km/h, vitesse maximum 220 km/h.. accrochées sur une aile !! Selon l'assiette de l'avion, elles ont la tête en bas lorsqu'il est en haut d'un looping, face contre terre lorsqu'il descend en piqué, à nouveau tête en bas lorsqu'il évolue sur le dos, couchées sur le flanc lorsque l'avion prend un virage engagé.. Je ne connais pas leur salaire pour faire cela mais j'espère qu'elles sont bien payées.. Sur les photos, vous pourrez voir qu'en fin de spectacle, elles enlèvent leur harnais et se tiennent uniquement d'une main aux haubants pour saluer de l'autre le public, assisent sur le bord (d'attaque) de l'aile. Puis en "position intermédiaire" dans l'autre sens afin de rentrer dans le cockpit avant d'aterrir. En effet, la réglementation française et internationale oblige toute personne à bord d'un aéronef à être attaché aux phases de décollage et d'aterrissage d'un avion.
Puis c'est un nouveau retour dans notre histoire avec une tentative de reconstitution de l'attaque de Pearl Harbor. Je dis tentative parce que forcément, sans les navires et la mer, ça le fait un peu moins. Mais les pilotes à bord des warbirds tentent réellement de nous faire partager ce que dû être ces attaques. Explosions spectaculaires, courses poursuites des avions dans le ciel et commentaires du speaker dans le micro qui connaît autant l'aviation que l'histoire.. Ce spectacle d'une quinzaine de minutes est aussi l'occasion de montrer ce dont ces avions sont capables avec de belles figures de voltige qui certainement ne manquaient pas d'être réalisées pour tenter d'échapper aux balles des mitrailleuses ennemies.
Les warbirds rentrés, quelques minutes s'écoulent afin que la piste s'éclaircissent des fumigènes et des explosions. Un nouveau speaker prend le micro. Commandant de l'armée de l'air, il nous fera les commentaires de ce qui s'annonce déjà comme un des temps forts de cette journée : Mesdames et messieurs, j'ai nommé la Patrouille de France et ses 8 AlphaJets.
Nous scrutons alors tous l'horizon pour les voir arriver. Le PC nous a branché les communications radio des AlphaJets si bien que nous les entendons parler avant même de les voir arriver. Puis soudain, à l'est, je distingue assez difficilement ce qu'il me semble être des feux de croisement. Mais des motos, en l'air, il y en a peu.. Ce sont eux. En quelques secondes, ils se sont déjà bien rapprochés et il n'y a plus de doute. Malgré la chaleur étouffante, un frisson parcourt ma colonne vertébrale en voyant approcher cette meute d'avions à l'allure féline. Puis le show commence. Tous nos sens sont sollicités. Impressionnant, époustouflant, sensationnel. Il n'y a pas de mots assez forts pour décrire la performance de ces hommes. Certes, ces militaires sont doués et c'est pour cela qu'ils ont été choisis, certes ces hommes ont travaillé durement avant d'en arriver là et c'est pour cela qu'ils semblent toucher la perfection mais ces hommes doués et acharnés sont aussi talentueux et risquent finalement leur vie (et celle d'un public venu nombreux) pour assurer le spectacle : tonneaux barriqués en formation, la flèche, vol en miroir (cockpit contre cockpit ou ventre contre ventre), croisement à plus de 600 km/h chacun (soit une vitesse de rapprochement à plus de 1200 km/h). D'ailleurs, je n'arriverai pas à avoir les 2 avions sur la photo lors du rapprochement : j'aurai l'un et la fumée rouge de l'autre, ce qui vous laissera tout de même juger par vous-même de leur position l'un par rapport à l'autre lors du croisement.. De nombreuses figures spectaculaires s'enchaînent où les avions semblent se déplacer comme sur des rails. Toujours avec les commentaires du Commandant de l'Armée et les ordres radio du leader de la formation avant chaque figure.. Magique. Lorsque la formation change de figure, les avions ne s'écartent pas pour laisser entrer l'un ou sortir l'autre : celui qui doit sortir sort prudemment pendant le virage et celui qui doit entrer ou faire l'extérieur par exemple en fait de même, dans le virage, l'air de rien, à plus de 600 km/h..! Et en sortie de virage, une nouvelle figure.. Les hommes de la PDF termineront par le "coeur" qui a participé à sa réputation et qui est cher à tous les romantiques : vous pourrez voir sa réalisation en 4 photos. Puis le bouquet final : les avions viennent sur nous et au moment de croiser la piste, la formation éclate comme un feu d'artifice..
Le vol du DC-3 paraît insignifiant après cela mais pourtant son décollage n'en demeure pas moins surprenant pour un avion de cette taille : tout en douceur !
Puis nous verrons le Lockheed P-38 Lightning, autrement surmommé "avion de Saint-Ex" car c'est celui que Saint-Exupéry pilotait pendant la Seconde Guerre mondiale et c'est aussi aux commandes de ce modèle qu'il disparut en méditérannée le 31 juillet 1944. Avion surprenant par ses formes, avion surprenant également par ses capacités et sa maniabilité.
C'est enfin au tour du Sikorsky S38 Amphibian : le commentateur nous explique qu'il ne reste qu'un modèle de cet avion dans le monde. Peut-être trouverez-vous cet avion moche mais pourtant les romantiques doivent savoir que c'est à bord de
CET avion que Léonardo di Caprio murmure des mots doux à l'oreille de Cate Blanchett (jouant le rôle de Katharine Hepburn) pour la séduire. Et le speaker de casser le romantisme en nous rappelant qu'à bord d'un Sikorsky, vos oreilles sont entourées par 2 moteurs de Pratt & Whitney délivrant chacun 400 chevaux.. Difficile donc de murmurer sa flamme à Cate

Pour nous la journée se terminera par l'Extra 330-S pour une démo de la voltige de l'Armée de l'Air française. Spectacle assuré par un duo original entre le speaker de l'Armée et son pilote à la façon Fréd & Jamie : la voltige aérienne ? Mais C'est Pas Sorcier !
Passé ce (très) bon moment de distraction (c'était vraiment marrant..), le pilote a commencé à se livrer à des figures spectaculaires qui l'ont conduit par exemple à monter en chandelle à la verticale jusqu'à ce que son hélice (donne l'impression) de ne plus pouvoir monter plus haut et voilà ce zinc comme suspendu dans l'air par l'hélice, en vol stationnaire, comme un hélicoptère, pour quelques secondes et qui se laissent ensuite tomber en arrière dans le vide pour repartir vers de nouvelles figures. Difficile de ne pas avoir le mal de mer à leur place, sans compter le risque de perdre le sens ciel-terre : ne plus savoir où se situe le ciel et la terre, et ne plus réussir à s'en sortir, un peu comme le skieur pris dans une avalanche qui ne parvient plus à retrouver le chemin qui le conduit à l'air libre.. Le pilote effectuera de nombreuses figures, dont des "ruades", en hommage au rodéo, consistant à renverser tête et queue dans une ronde infernale comme un taureau qui ne s'arrêterait plus de ruer..
Je vous le dis.
Ceux qui y étaient vous le diront aussi.
Il faisait chaud, certes. L'accès au meeting n'était pas simple, certes.
L'organisation semblait parfois un peu amateure, certes.
Mais le spectacle était là. Tous les acteurs ont donné ce qu'ils pouvaient pour marquer ces 2 jours d'un magnifique spectacle, sans rien négliger à la sécurité.
je vous donne ci-dessous le lien vers les photos afin que vous prolongiez mes commentaires par les images :
http://www.alphalumix.fr/moto/index.php?/category/338En espérant vous avoir donné envie de peut-être vous y retrouver l'an prochain.
Fréd / STM
"L'ennemi est bête : il croit que l'ennemi c'est nous, alors qu'en fait c'est lui" (Desproges)