Le
Smegma est, de manière générale, la sécrétion d'une glande sébacée [glande dans la peau qui secrete du sébum].
Ce terme sert en particulier à désigner la substance blanchâtre et caséeuse [aspect/consistance du fromage], composée d'un mélange de débris de cellules épithéliales mortes et de sécrétions sébacées lubrifiantes, qui s'accumule souvent sous le prépuce ou dans la région vulvaire autour du clitoris, de manière plus ou moins importante selon les individus, leur âge et leurs pratiques d'hygiène corporelle.
Le smegma est produit de manière naturelle chez la plupart des mammifères, mâles et femelles — y compris les humains, par les glandes prépuciales chez l'homme et les glandes de Tyson (ou glande prépuciale) chez la femme.
Son rôle est encore mal compris. Une partie des composantes odorantes du smegma pourrait avoir eu ou avoir une fonction hormonale ou phéromonale.
Chez la jeune fille et la femme, le smegma s'accumule habituellement dans le sillon formé de chaque côté de la vulve par les petites lèvres et les grandes lèvres, ainsi que sous le capuchon du clitoris.
Il est notamment produit par les glandes de Tyson (glande prépuciale), mais modifié par le contact avec l'air, l'urine, et les sécrétions vaginales ou certains produits d'hygiène intime.
Son accumulation peut parfois induire, en le recouvrant, une diminution de la sensibilité du clitoris.
Ses fonctions sont, en complément des sécrétions vaginales et vulvaires, il servirait à nettoyer et lubrifier les organes génitaux féminins, le clitoris en particulier, tout en participant à la signature odorante individuelle.
Le contexte social victorien et hygiéniste a favorisé dans l'Angleterre victorienne puis dans une partie de l'Amérique du Nord, une « mode » consistant à circoncire les jeunes filles de bonne famille, voire à leur imposer la clitoridectomie. La littérature médicale de l'époque montre que les médecins avaient conscience de l'importance de la stimulation clitoridienne pour la femme, et cherchaient souvent à conserver le clitoris, tout en répondant à la demande des parents ou autorités de tutelle de corriger un état malsain supposé encourager la masturbation, voire la démence. Ces médecins nettoyaient le smegma, ou les adhérences entre le clitoris et son capuchon, ou procédaient à l’exérèse du capuchon (circoncision féminine) et parfois à l'ablation du clitoris (clitoridectomie) pour corriger l'instinct sexuel de jeunes filles jugées tombées dans un état tenu pour malsain par la société de l'époque, avec le risque de provoquer des infections post-opératoires graves, des séquelles physiques et en causant parfois des troubles de la sexualité féminine pour toute la vie.
Chez les hommes, la sécrétion de smegma permet ou favorise le « décollement » du prépuce par rapport au gland, solidaires dès la naissance et jusqu'à l'âge de deux à quatre ans en diminuant le risque de phimosis. Il servirait ensuite à nettoyer et lubrifier les organes génitaux masculins et la base du gland, garder son humidité, tout en participant à la signature odorante individuelle.
Chez l'animal, bien que des infections prépuciales ou du gland soient connues, le smegma semble avoir un rôle plutôt protecteur contre les microbes (on l'a même utilisé comme médicament, avec le
castoréum par exemple).