Essai de la HONDA GL1800 Gold Wing 2016

Logo HondaDans le cadre de leur partenariat, MOTARDS-IDF.fr et Honda œuvrent de concert pour vous faire découvrir les modèles de la gamme 2016 (et certains modèles de 2015). Au fil des mois, vous retrouverez donc sur notre blog et sur le forum nos retours d’expérience sur des essais d’une semaine environ, une durée suffisante pour se faire un avis assez complet vis-à-vis d’un véhicule en le testant sous différentes conditions météorologiques mais aussi différents contextes (villes, balades..). La particularité de nos essais ? Ils sont réalisés par des non-professionnels, des motards comme vous et moi, et sont basés sur le ressenti personnel de l’essayeur, sans parti pris (on évoque les qualités comme les défauts), c’est la règle du jeu !

Retrouvez ci-dessous notre septième essai : celui de la HONDA GL1800 Gold Wing 2016. Bonne lecture !


Essayeur : CRICKEY

« The Power of Dreams », ce slogan de Honda, oui, bon, chacun voit, mais celui-ci : « La Force Tranquille » qu’ils ont donné au modèle phare de leur catégorie Touring va aussi bien à la 1800 Gold Wing qu’à une affiche électorale pour un ancien président de la République française.

Comme grâce au partenariat Honda/Motards-IDF, j’ai pu remettre mon fessier sur un Gold’, je suis allé vérifier si la force était si tranquille que ça.

A la prise de contact, j’ai observé la nouvelle ligne, quelques retouches depuis le modèle précédent que j’avais conduit, pour le reste je dirais qu’elle n’a pas changé depuis plus d’une décennie. Oui c’est long, large, lourd et bas mais inutile de s’attarder la dessus.

C’est ballot : je voyage léger sur ce coup et je n’arriverai à occuper qu’à peine la moitié du top-case avec mon sac, et rien à mettre dans les valises. Je dois aller rejoindre les copains au point de départ d’une virée de 2 jours à la campagne, où la moto est bien plus à son aise qu’à Paris —où, si l’on veut garer la moto dans les emplacements aimablement fournis par la mairie, il va falloir bien en beurrer les côtés.

gl1800-gold-wing-2016-01-avant


Contact et … moteur !

C’est d’abord ça un Gold : un moteur de voiture, ce qui, sur une moto, donne un couple de camion. Assez pour se passer des 4 premiers rapports de boite et rouler sur l’overdrive en permanence, quelque soit la situation : en côte, à deux avec bagages, en ville, en montagne, etc.

Je me suis vite amusé à rouler comme avec un énorme scooter. Elle le fait bien. Même si je suis laissé aller à rentrer quelques rapports a l’approche de courbes, elle en a très peu besoin, en fait. Assez rapidement je laisse mes camarades avec leurs cyclomoteurs à kit polini et guidon bracelet filer en position limande sur leurs réservoir alors que je m’installe façon easy rider en profitant des rayons du soleil qui a décidé de se montrer, enfin, depuis des semaines qu’on l’attendait.

A tourner la poignée d’un virage a l’autre, on sent un semblant d’énervement vers les 4000 tours/min. La zone rouge étant proche et le moteur distillant moins de sensation de moelleux, on rend vite la main pour profiter de l’élastique 6 cylindres de 1800cc. Tranquille, on a dit. De toute façon il n’y a pas de quoi être débordé par la puissance, les chevaux disponibles ayant fort à faire à tirer les 400 kg de la machine et le Cx d’armoire normande que donne l’immense pare-brise. La conso, quant à elle, étant proportionnelle au gabarit de la Honda.


La vie à bord

Ensuite pour compléter la description de ce qui compose un Gold Wing, vous posez sur ce moteur non pas une selle ou 2 sièges, mais 2 fauteuils. Pour celui du passager, on manquera de superlatif : confort absolu, maintien, sensation de sécurité. Au début, ceux qui y prendront place en ayant déjà fait de la moto en place arrière seront pour certains un peu déroutés en voulant participer à la conduite, en ayant du mal à trouver leur place, à vouloir se rapprocher du pilote, se maintenir. Alors que pour le conducteur, le plaisir sera que le passager s’installe confortablement et se laisse aller afin de lui faire profiter d’une belle balade sans que le temps qui passe et les kilomètres qui défilent ne soient un frein.

Le pilote n’est pas en reste, tant mieux car j’ai 850 km de routes variées à faire dans le week-end à travers les Alpes mancelles et la Suisse normande. Bien maintenu, le dos calé : idéale pour les longs trajets, l’assise type siège baquet l’est un peu moins pour une conduite en déhanché en empêchant de sortir une fesse rapidement. J’ai bien plié le coude et étiré le buste pour garder un peu de garde au sol dans les parties sinueuses en allant chercher un peu de sportivité à la poursuite des copains avec qui je profite des petites routes du parc de Normandie-Maine. Les freins un peu justes (ne pas hésiter a se servir de l’énorme disque arrière comme sur les custom), ainsi que les suspensions conforts rendront l’exercice vain tant il est plus agréable d’aller à bon train dans l’esprit de « la force tranquille ». La moto ne fait jamais peur, elle garde son cap et vire très bien, la conduite se fait sans effort.

Ajouter ensuite une sono avec enceinte à l’avant, à l’arrière, des possibilités de réglages et de connexions de divers auxiliaires à n’en plus finir, l’intercom, de quoi installer une CB, etc., et vous avez l’essentiel d’un 1800GL. Cette partie, une des plus voyantes de la Gold’ avec tous ses boutons dignes d’une chaine hifi des années 80, est celle qui semble la plus désuète. A l’ère du tout tactile, du sans fil, des micros et écouteurs dans le casque, des boutons multifonctions, le panel d’interrupteurs de la gold fait carrément kitch, sans parler de l’écran d’information qui a dû être emprunté à un Nokia 3210. Et puis, je suis trop timide pour rouler en ville à faire profiter tout le monde de ma radio et sur route passer les 80 km/h on entend plus rien. Les intercom’ bluetooth actuels font bien le job et me semblent plus pratiques que le système à câble incorporé à la moto.

gl1800-gold-wing-2016-01-arriere

Vu la taille de la moto et le tableau de bord genre avion de ligne on m’a fait la réflexion plusieurs fois qu’il devait y avoir de multiples options et un manuel du propriétaire proportionnel au poids de la moto. Alors oui le manuel est gros, mais 90% concerne l’utilisation de la radio mais sans dire comment on l’éteint (je cherche encore) ! Quant aux options, n’ayant pas le modèle à GPS intégré, en fait il n’y a quasi rien. Un réglage de précontrainte électrique qu’on apprécie vu ou est caché l’amortisseur, mais pas de réglage détente/compression, pas d’ordinateur de bord ni d’indicateur de pression des pneus, la bulle réglable, mais à la main, en arrêtant la moto. Les modes moteur, le contrôle de traction, ce n’est pas de son époque, elle son truc c’est le vintage. Un peu trop à mon gout, à plus de 30 000 euros le bout sans option, la finition cheap des plastiques, des nombreux couvercles de vides-poches, des intérieurs de valises, comme du top-case avec ses charnières de meuble de cuisine en kit et ses fils électriques qui pendouillent me font penser que Honda, qui a pondu ce super concept, se repose sur ses lauriers depuis des décennies.


Le ressenti global

En virée avec une bande de motards assez éclectique, je me suis senti un peu à part avec ma Gold’. Que ce soit au niveau des trajectoires, du rythme ou de l’esprit plutôt tourner vers le long court, à deux, le moteur propulsant l’équipage avec force mais tranquillement. J’ai eu beaucoup de plaisir a profiter de la souplesse de la moto qui en devient presque légère. Bien installé et protégé, rien ne semblait pouvoir m’arrêter si ce n’est le besoin de refaire le plein.

Je pense que peu de gens seront déçus d’acheter un Gold Wing. La moto me semble destinée aux inconditionnels de ce modèle, à la recherche de la moto pour longs trajets en duo, mais moins à convertir de nouveaux utilisateurs : le look, le charisme, l’impression de confort sont là, mais si on détaille un peu la fiche technique, si on essaie d’autres modèles, si on compare le prix, à coup sûr, si on prend un Gold Wing, c’est qu’on ne voulait rien d’autre.

9 commentaires sur “Essai de la HONDA GL1800 Gold Wing 2016

  1. aspi moto

    Etant taxi moto la Goldwing est le must pour notre activité et le confort de nos clients.

    Je rejoins les remarques à savoir que les options sont quasi inexistantes ce qui n’est pas normale vu le prix et comparé à ses concurrentes comme des motos de la marque BMW.

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  2. CRICKEY

    le choix de la GL en taxi est a mon sens d’ailleurs directement lié a la clientèle, qui de visu la préfère en terme d’allure et de sensation de confort.

    si le client a le choix, il me semble, qu’il ira directement vers la GL (a prix de la course égal du moins) que vers un BMW série K ou un gros scooter. En usage intensif et fort kilométrage le GL peut s’y retrouver sur un K1600 aussi je pense au prix de revient (j’ai eu les 2).

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  3. CRICKEY

    Bon ben voila c’est annoncé.
    la nouvelle version est en route, celle-ci (euro3) est arrêtée en production.
    pour la nouvelle il est prévu, électronique et gadget a foison !

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  4. patasson

    On achète pas une Gold pour faire le Kéké dans les 17 virages…Ou se prendre pour Rossi sur le périph.
    Cette moto s’adresse à des motards d’expérience qui souhaitent rouler longtemps avec passager/gère tout en ayant une excellente protection.
    En clair la Gold est une moto pour pilote d’âge mûr une GT faite pour traverser les alpes à deux avec armes et bagages.
    Effectivement cet essai ne rentre pas en adéquation avec la philosophie des sorties de MIDF.
    Ici on rencontre principalement que du roadster quelques sportives ou sportivo-gt mais point de moto typé Touring.
    Pour cela il y a des clubs et sorties dédiées à ça.
    Pour en revenir au sujet j’ai possédé la Gold en version F6b le bagger super machine à rouler.
    Le 6 cylindres est un monument d’agrément et un vrai vélo pour qui sait gérer.
    Effectivement il y a aussi une question de pouvoir d’achat qui rentre en ligne de compte car les GT sont des motos chères.
    Il ne faut pas se leurrer un jeune motard n’aura pas forcément les moyens ni l’envie d’acheter ce type de machine.
    Celui-ci recherchera en toute logique la performance (Merci le marketing) quite à voyager avec des sacoches et un sac à dos…
    La transition sera plutôt d’acquérir un trail routier type Tracer ou Versys puis quand viendra le moment d’avoir une famille et des enfants il se tournera vers une GT.
    J’en suis à ma 39ème machine un R1200RT LC Beurk dirons certains je les entends déjà!!
    C’est une bonne machine aussi moins lourde que la Gold.
    J’attends avec impatience de voir la nouvelle Gold 2017…
    En attendant je vous salue même en BM…

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  5. CRICKEY

    pour avoir déjà eu des GL et rouler en K1600 GT je peut relativiser.
    autant en achetant des RT (1100/1200) ou des K (75/100/1100/1600) j’ai toujours eu l’impression d’en avoir pour mes sous, autant avec le GL j’ai eu l’impression d’acheter un truc fait en chine des années 80 en low cost pour la finition, le moteur et le châssis sont bien, mais il y a un gout de trop peu.
    vivement la nouvelle !

    ps : ne pas sous-estimer les GT même les grosse a pouvoir faire le kéké. j’ai pisté en R1100RT et en K1600 c’est très drôle 🙂

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  6. Patasson

    Il ne faut surtout pas oublier que la Gold (toutes déclinaisons) est avant tout une moto conçue pour le marché US avec les routes et les limitations de vitesse qui vont avec…
    Honda conçoit des machines à l’échelle mondiale à l’instar des constructeurs automobiles.
    Effectivement la planche de bord parait désuète en comparaison avec les concurents actuels mais cette planche de bord et ses commandes étaient novattice quand ils ont commercialisé la Gold.
    Honda a eu le tord de se reposer sur ses lauriers mais c’est peut-être dans les vieux pots qu’on fait les meilleures soupes?
    Effectivement Ils auraient du revoir l’ergonomie et se remettre à la page niveau techno.
    Quoi qu’il en soit dire que la finition de la Gold est digne d’une moto chinoise c’est un peu hatif et radical comme jugement.
    Il ne faut pas penser non plus que BMW c’est la panacée.
    Pour ma part je suis très déçu de ma RT1200LC
    C’est ma 1ère et peut-être ma dernière BMW.
    Le moteur est trop sportif au regard de la philosophie de l’engin.
    Le passager est secoué comme un cocotier.
    Trop de technologie, mieux vaut ne pas tomber en panne.
    Le SAV Motorrad est déplorable, on te voit arriver et craches la monnaie mon gars.
    J’ai fait 5 conc de l’IDF pour un simple pb de fixation sur l’une des valises.
    Sans voir la bête et en décrivant au tél mon pb, 3 chefs d’atelier m’ont dit qu’il fallait remplacer la valise.
    Coût entre 700 et 800euro!!
    Les deux autres m’ont dit qu’il fallait attendre deux mois car ils n’avaient pas le temps.
    Résultat je suis allé voir un petit garage atelier qui répare de vieilles BM
    Pris le lendemain.
    Coût 1/2H de MO SOIT 27Euro.
    Il a démonté toute la serrurerie, redressé la tringlerie et fait ressortir l’ergot grippé.
    Tout est dit Bye Bye BM.
    Ils savent bien que 80% de leurs motos vendues neuves sont achetées en leasing, immatriculées Sté avec forfait entretien.
    Donc ils snobent le petit motard au budget maitrisé.
    Je reprends un flat six le F6C en attendant la Gold 2017.
    Pour conclure je confirme qu’ en GT touring faut pas croire qu’il n’y a que des papy qui roulent dessus… on s’amuse bien plus qu’avec certains roadsters pointus ou rugueux..
    Motardivement

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  7. p25

    visiblement vous n’avez pas été informé que le volume de la sono peut se régler en augmentant avec la vitesse ce qui permet d’écouter la musique sans aucun problème! C’est écrit dans le guide d’utilisation mais il est vrai qu’il est épais…

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