Essai du HONDA 750 Integra 2016

téléchargementDans le cadre de leur partenariat, MOTARDS-IDF.fr et Honda œuvrent de concert pour vous faire découvrir certains modèles de la gamme 2016. Au fil des mois, vous retrouverez donc sur notre blog et sur le forum nos retours d’expérience sur des essais d’une semaine environ, une durée suffisante pour se faire un avis assez complet vis-à-vis d’un véhicule en le testant sous différentes conditions météorologiques mais aussi différents contextes (villes, balades..). La particularité de nos essais ? Ils sont réalisés par des non-professionnels, des motards comme vous et moi, et sont basés sur le ressenti personnel de l’essayeur, sans parti pris (on évoque les qualités comme les défauts), c’est la règle du jeu !

Retrouvez ci-dessous notre neuvième essai : le nouvel Honda 750 Integra 2016. Bonne lecture !

Essayeur : Hatecrew

(bon, vous connaissez à connaitre pour ceux qui suivent…)

01-portrait-hatecrewExpérience et profil : permis A depuis un peu moins plus de 2 ans, j’ai eu 2 3 bécanes et j’ai parcouru environ 60 000 100 000 Km. Ancien poireau repenti, il m’arrive d’avoir quelques rechutes par moment . Plutôt attiré par les roadsters routiers, je garde un œil sur les machines susceptibles de m’emmener loin tant qu’elles restent généreuses en sensations.


(Heureusement, c’est le dernier essai, j’suis à court de photo)

Préambule

Ahhh la mixité… Vaste débat qui occupe en grande partie la scène médiatique en ce moment. Le vivre ensemble malgré nos différences culturelles et cultuelles, le mariage pour tous, l’égalité femme/homme, les scootistes et les motards…

Chut, regarde ailleurs, ils n’ont pas capté ma connerie…

Même pas peur, je maintiens ce que j’ai dit !

Oh putain d’accord, j’suis désolé, j’ai déconné, j’aurais pas dû mettre les scoobites dans le même moule que les motards, mais par pitié ne m’interdis pas de rouler ! C’est pas ma faute, c’est HONDA, ils m’ont prêté un Intégra à tester !

Euh… Non, l’autre Intégra !!

Voilà !! Cet Intégra !!

Véritable hybride entre un scooter et une moto. Faisons un rapide tour de la bête :

    Pour le côté scoot :

  • La forme de l’engin ne laisse pas planer le doute
  • Le frein avant sur le levier gauche, le frein arrière sur le levier droit
  • Pas de sélecteur au pied
  • Le DCT
    Pour le coté moto :

  • Des pneus aux dimensions généreuses
  • Une chaine !!!!
  • La possibilité de passer sur une boite manuelle
  • Le DCT

Oui, il y a deux fois le DCT et ce n’est pas une erreur. On y reviendra un peu plus loin.
Alors ? Convaincu ? Je change de bord ?

Réponse en lisant cet essai. Petit indice : les essais se suivent mais ne se ressemblent pas toujours.


L’essai

Notre Scooto ou notre Moter, ça marche aussi, accueille un bouilleur bi-cylindre de 750cc développant jusqu’à 55 chevaux et gavé de couple… Pour peu qu’on active le 3ème niveau du mode S.

A la récupération de la machine, le mode D était activé, soit le niveau le plus faible. La machine est alors limite anémique et les rapports passent dès 2000rpm. De quoi vous priver littéralement de sensations… Mais bon, pour une vocation utilitaire à moindre coût, ça peut éventuellement trouver son utilité au quotidien.

Fort heureusement, une lecture rapide de la doc m’apprendra qu’il y a un mode sport sur 3 niveaux. Allez hop, ni une ni deux, niveau max ! Je décide donc de tester comment la bête arrache les poignets.

Et là, j’arrive au premier écueil. L’accélération est franche et le couple bien présent mais, contrairement à un scooter équipé d’un variateur et proposant ainsi une accélération linéaire, l’Intégra ne propose pas d’autre choix que de s’accommoder du DCT. Le problème, c’est que le DCT n’est « qu’un » mode automatique de passage de rapports. Le passage se fait au niveau défini à l’avance par la machine (il est possible de modifier le régime de passage de rapport, mais celui-ci sera systématiquement le même).

En soi, on pourrait penser que ce n’est pas forcément négatif, que ça optimise le passage des rapports… Mais ce serait oublier qu’on ne conduit pas de la même façon en fonction des situations.

En ville, en interfile sur le périph’, en arsouille à la montagne, on ne « tire » pas les rapports de la même façon. De fait, votre réglage perso, comme celui de base de la machine, s’ils pourront convenir à une des situations décrites ne pourront pas convenir à l’ensemble de ces situations. Ça peut parait anecdotique mais ce passage, ou ce rétrogradage à régime fixe en est devenu pénible voire parfois, à la limite du dangereux.

Ainsi, sur le périphérique à l’approche d’un radar, je « verrouillais » la poignée pour ne pas accélérer plus afin de ne pas me faire tirer le portrait. C’était sans compter que j’étais en faux plat descendant et à la limite du régime auquel le rapport supérieur est enclenché. Et sans prévenir, ziou, un petit à-coup et passage de rapport supérieur. L’à-coup en lui-même, comme on ne s’y attend pas, n’est pas agréable mais ça s’arrête là. Le danger vient du fait que comme sur toute machine à boite, lorsqu’on passe à un rapport supérieur, on perd du frein moteur… Ça m’a valu un coup de frein juste en arrivant sur le radar et une frayeur du mec en scoot’ qui me collait d’un peu trop près !

Autre exemple : Je m’engage dans un rond-point, je profite de l’accélération franche de la machine ainsi que de sa bonne tenue de route pour prendre un peu d’angle, profitant du frein moteur pour garder une bonne sensation de contrôle quand d’un coup, ziou le retour, le bouzin passe le rapport supérieur et j’ai l’impression d’être en roue libre sur l’angle, pas très cool quand ça prend par surprise…
Et voilà comment le DCT, qui, lorsqu’il équipe une moto la rapproche de l’agrément d’un scooter, une fois sur un scooter l’éloigne de cet agrément.Les plus renseignés me rétorqueront que le DCT peut être déconnecté afin de passer les rapports manuellement. Et ils auront raison !

Le problème, c’est que les rapports se passent via un bouton « + » et un bouton «-» se situant tous deux sur le comodo gauche… Là où sur un scooter se situe le frein avant par lequel on est censé, selon la moto-école, solliciter 70% du freinage…

Je testerai brièvement ce mode mais ce qui devait arriver arriva rapidement : me retrouvant contraint d’effectuer un freinage vif (pas urgent non plus), j’ai dû choisir entre freiner et rétrograder. Le souci c’est que passer de la 6 à 50km/h à 0km/h en 2/3 secondes, ça ne fait pas plaisir au bi qui se met à vibrer d’une manière des moins rassurantes lorsque l’on tente de s’arrêter. Et impossible de débrayer… Signalons que fort heureusement, la machine prend le relais sur l’homme dans ce cas, et une fois à l’arrêt, même sans avoir tombé les rapports, le Scooto se remet en 1 et ne cale pas.

Le mode manuel m’est au final plus apparu comme un gadget que comme une alternative au DCT offrant un peu plus d’agrément.

Au rayon du manque d’agrément, citons le fait d’avoir une chaîne sur un scooter. Un des attraits de ce type de machine est l’entretien limité dont elle se contente au quotidien. Avec l’Intégra, vous ne vous épargnerez ni les graissages, ni les tensions de chaîne. En soi, ça parait pas bien grave mais comptez combien de motards entretiennent assidûment cette partie pour ménager leur kit chaîne. Si des motards ne le font pas, l’utilisateur étant attiré par un scooter aura sans doute lui aussi d’autres préoccupations. En ajoutant à ce nouvel écueil le manque cruel de place dans le coffre qui vous forcera tôt ou tard à adjoindre un top-case à votre Scooto, j’en viens à me demander quels sont les véritables arguments de cette machine.

A ce stade de l’essai, le constat est sans appel et ne peut être ignoré : je ne suis pas le cœur de cible pour ce segment. Mais au-delà de ça, je n’arrive pas à trouver de raison objective de choisir un type de machine hybride comme l’Intégra plutôt que de faire un choix entre soit un complètement scoot’, soit une complètement moto. C’est d’autant plus frustrant que la machine respire la qualité de fabrication : une ligne soignée et racée (et oui, c’est possible pour un scooter), pas une vis apparente, des roues de 17 pouces, des suspensions convaincantes et donc logiquement, une tenue de route des plus honorables pour un scoot’ (on notera tout de même quelques glissouilles de l’arrière sur route mouillée, dommage pour l’absence de contrôle de traction pourtant si sécurisant chez Honda).


Conclusion:

Atypique, déroutant et… terriblement frustrant ! Voilà comment je résumerais cet hybride entre scooter et moto. Ni totalement l’un, ni complètement l’autre, jamais au cours de la semaine d’essai je n’ai été en mesure de savoir dans quel segment je me situais. En soi, ça n’a rien de grave et c’est une garantie de « rouler différent ». Mais certains éléments d’une moto et d’un scooter ne sont à mon sens pas fait pour se mélanger. La chaîne supprime une grande partie de l’agrément que peut offrir un scooter. De même qu’on aurait attendu d’un scooter un coffre avec une capacité suffisante pour y loger un casque et/ou un petit sac. Si pour une moto le DCT apporte un vrai plus pour le confort, sur un scooter, il génère des à-coups qui n’étaient vraiment pas attendus et qui sont des plus malvenus. Malheureusement, la machine ne permet pas de se rattraper sur son coté moto auquel elle ne peut prétendre totalement étant dépourvu d’un vrai sélecteur au pied.

Finalement, c’était Sinclair qui avait raison : « Quand tout se mélange, ça donne un gout étrange ».

9 commentaires sur “Essai du HONDA 750 Integra 2016

  1. Pingback: Essai HONDA X-ADV 2017 | MOTARDS IDF

  2. Robert

    « Le frein avant sur le levier gauche et arrière sur le levier droit » Faut arrêter la fumette « l’essayeur » l’Intégra, comme tous les scoots et toutes les motos,,a le frein avant au levier droit et arrière au levier gauche.(au pied pour les motos) Je reste perplexe sur la crédibilité de Monsieur  » L’essayeur »

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  3. momo

    Pas d accord du tout ! L’intégra offre une protection importante aux intempéries, sur route sèche on peut largement profiter du cadre moto pour coucher la machine et ainsi se rapprocher de la sensation moto .. la conduite d’un moteur dct est un plaisir j’ai personnellement laissé quelques amis en train de jouer avec le sélecteur a un re démarrage quand on ouvre vite ça part fort !
    Ouvrez vos chakras et ne soyez pas binaires ….. même si l’intégra n’est pas le must absolu je suis persuadé qu’il inaugure une nouvelle génération de machines alliant simplicité d’utilsation , protection et nouvelles sensations rdv dans 20 ans !

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  4. Bernard Beauzamy

    J’ai une Integra 750 depuis plusieurs mois et je ne suis pas réellement satisfait de la boîte DCT. Comme le dit le test ci-dessus, on a l’impression de n’être jamais au bon régime. Le pire est en ville : la boîte passe systématiquement en 1ère dès que la vitesse est au-dessous de 10 km/h, ce qui génère des à coups (alors que le moteur, très souple, pourrait se contenter de la 2ème ou de la 3ème). J’ai contacté Honda France, qui m’a répondu qu’ils n’y pouvaient rien.

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  5. LAVAL JOEL

    J’ai possédé un Integra 750 durant plus d’une année. L’essayeur se focalise sur la boîte DCT et ne décrit que 2 situations : passage du rapport supérieur à vitesse stabilisée (on suppose donc qu’il n’est pas sur le 6è rapport) et traversé d’un rond point. Et c’est tout ??? Et toutes les autres situations qu’un motard / scootériste rencontre dans un périple alors ? Et quel mode du DCT est sélectionné ? Et quid de la protection, de l’ABS, de la conso, de la tenu de route, des autres routes – campagne, montagne, autoroute – que le périph parisien ou les ronds points, du rapport qualité/prix, du confort ?
    Essayeur vous avez dit ? En tout état de cause, il ne brille ni pour son ouverture d’esprit, ni pour une méthodologie d’essai digne de ce nom, sans parler de son « humour ».
    Pourtant, le DCT est une innovation majeure dans le monde de la moto.

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